États-Unis, 1791. Lavinia, jeune orpheline irlandaise, se retrouve domestique dans une plantation de tabac. On la place avec les esclaves noirs de la cuisine, sous la protection de Belle, la fille illégitime du maître.
Mais c’est Mama Mae, une femme généreuse et courageuse, qui prendra la fillette sous son aile. Car Belle a bien d’autres soucis : cachant le secret de ses origines, elle vit sans cesse sous la menace de la maîtresse du domaine.
Malgré les liens soudés de sa nouvelle famille, Lavinia ne peut faire oublier la blancheur de sa peau : elle pénètre peu à peu dans l’univers de la grande maison où deux mondes s’opposent. Jusqu’au jour où une histoire d’amour fait tout basculer et le petit monde de la plantation est mis à feu et à sang.
L’avis du Tanuki : 
Ce livre fait partie du challenge Coupe des 4 Maisons et concourt fièrement pour Poufsouffle.
Objet Bague de Gaunt : lire un livre où la famille est centrale à l’intrigue
Ce roman a dans l’ensemble reçu de très bonnes notes et critiques, tant des lecteurs que de la presse. Je m’attendais donc a une fresque historique, certes romancée façon téléfilm de l’été, mais au moins… intéressante dirons nous. Raté !
Ce roman est rempli de clichés, plus ou moins graves, qui m’ont complétement gâché ma lecture tellement tout est cousu de fils blanc gros comme des cordes.
De bout en bout, on accumule les écueils du mauvais roman historique. Les destinées contrariées. Le viol aboutissant forcément à une grossesse qui forcément à une incidence sur l’histoire. La fin pseudo amère, mais quand même un peu happy end (faut pas déconner) qui tombe comme un cheveux sur la soupe et est expédiée en quelques pages.
Bon on va dire que c’est le genre qui veut ça.
Mais surtout, le plus gros problème que j’ai eu avec ce livre, c’est le déséquilibre total entre les personnages noirs et blancs (un comble vu le sujet !).
Le roman est découpé en chapitres mêlant d’une part le récit de la métisse, Belle, et celui de Lavinia. Bien vite, on s’aperçoit que l’auteur suit principalement Lavinia. Les chapitres de Belle sont extrêmement courts… et à une ou deux exceptions n’apportent pas grand chose à l’histoire.
Il en résulte un style plat et décousu. Les premiers chapitres sont assez bien ficelés et puis bien vite la petite vie de Lavinia éclipse les très bons personnages secondaires. Et d’attachante l’héroïne devient vite transparente et assommante.
Les esclaves sont clairement les personnages les plus intéressants de ce roman. Et pourtant on dirait qu’il ne font que passer. Je me fichais un peu que Lavinia apprenne à danser ou à faire la révérence. Par contre, j’aurais aimé que l’auteure nous immisce dans la cuisine, pénétrer plus en avant les pensées de Mama Mae et Papa Georges, d’Oncle Jacob des jumelles, d’Ida et des habitants des cases…
Là ce roman aurait réellement pu prétendre au titre La colline aux esclaves…
TL : DR
J’ai conscience d’être terriblement sévère avec ce livre mais les relents de white-washing et les stéréotypes très Case de l’Oncle Tom m’ont vraiment trop fait froncer le nez…
Quitte à lire les malheurs d’une pauvre petite blanche sur fond d’esclavage, je conseillerais plutôt le classique Autant en emporte le vent (malgré tous ses défauts).
Malgré tout, en route plus les plantations de tabac de Virginie si :
- Vous aimez les histoires d’amours impossibles où l’on sent que ça mal finir depuis le début
- Vous aimez les romans où l’auteur s’acharne sur ses personnages au rythme d’environ une catastrophe par chapitre
- Vous cherchez un drame au style pas trop prise de tête
La colline aux esclaves, Kathleen Grissom – éditions Pocket – 528 pages – ISBN 9782266259705
Huhuhu ! Au résumé j’aurais pu prévoir ta réaction. J’imagine les mimiques exaspérées. 😁
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Ce livre rejoint « Mille femmes blanches » sur la pile des « succès critiques que je ne comprends pas »…
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Moi c’est au vu de la couverture (puis du résumé) que j’ai senti que ça allait puer l’essence de rose. J’admire ton courage ma chère Belette ! x)
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Oh dommage! Perso j’avais bien aimé même si ça n’avait pas été un coup de coeur 🙂
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Dans ma PAL celui la. Un jour peut être .. 😉
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D’une certaine façon je suis heureuse de tomber sur ta chronique car je me sens ainsi moins seule à ne pas l’avoir aimé. Je l’ai lu en m’appuyant sur les nombreux commentaires dithyrambiques mais quelle déception à l’arrivée. Je viens juste de le chroniquer ce matin & je partage vraiment ton point de vue 🙂
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Ah oui ! J’avais du mal à mettre des mots sur ce qui m’avait déplu, tu l’as très bien dit 🙂
Même si je suis un peu moins dure, je partage totalement te remarques!
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