États-Unis, milieu des années 1980. June est une adolescente taciturne, écrasée par une sœur aînée histrionique et des parents comptables aussi absents qu’ennuyeux.
Depuis sa banlieue du New Jersey, elle rêve du Moyen-Age, d’Art et de son oncle Finn, un peintre new-yorkais reconnu.
Mais Finn est très affaibli et meurt bientôt de cette maladie qu’on n’évoque qu’à demi-mot, le sida.
Inconsolable, la jeune fille se retrouve liée dans le deuil à un homme étrange, Toby, « l’ami particulier » de Finn.
Confrontée à l’incompréhension de son entourage, et à la réalité d’une maladie encore honteuse, June va basculer dans le monde des adultes et ses non-dits.
L’avis du Tanuki :
+ 
1 an que je guette la sortie en poche de ce roman ! Depuis la critique dithyrambique qu’en avait fait Gérard Collard pour être exacte :
Et je suis vraiment heureuse d’avoir patienté en évitant tous les spoilers (d’autant que la couverture de l’édition poche est vraiment bien plus réussie que celle immonde du gros livre !).
Après une telle attente, je craignais d’être au final déçue par cette histoire. J’avais tord, Gérard Collard a raison : c’est une merveille.
Ses détracteurs reprochent à ce livre de ne pas insister ni dépeindre au final vraiment le début des années sida. Je trouve que c’est au contraire une des forces de ce livre. Nous ne sommes pas là dans un mélo hospitalier. La maladie est là, sans fards, rodant à la lisière des pages comme un grand méchant loup que l’on craint d’autant plus que l’on ne le voit pas.
Le coeur du roman, c’est en vérité l’amour, sans grands violons et sous toutes ses déclinaisons. Amour charnel, tout juste évoqué, amour platonique, amour filial et, surtout, amours fraternel et sororal. Sans compter tous leurs zones d’ombres, car on ne hait jamais plus que quelqu’un qu’on aime.
Avec beaucoup de pudeur et une plume très juste, Carol Rifka Brunt nous livre un superbe roman d’apprentissage et prend son temps pour décrire sans clichés la construction d’une personnalité adolescente. June est parfois candide, parfois mesquine, en tout cas jamais vraiment à sa place. Et c’est touchant de la voir grandir au fil des pages.
C’est aussi très beau roman sur le deuil et la vie de ceux qui restent « après ». L’amitié bancale de June et Toby capture avec une juste mélancolie la sensation de vide, le manque, la colère, les regrets – et la joie, parfois amère, des souvenirs.
Malgré quelques longueurs et une fin un peu précipitée, Dites aux loups que je suis chez moi reste un excellent roman qui n’a pas volé sa réputation. C’est un immense coup de cœur… que je ne relirai sans doute pas tout de suite tellement il a trouvé écho en moi !
TL:DR
On ouvre Dites aux loups que je suis chez moi si :
- on souhaite un roman qui décrive de façon réaliste tant les vacheries que les beaux moments entre frère et sœurs
- on veut une plume sans fioritures inutiles qui sait prendre son temps pour poser des personnages vrais et touchants dans leurs bassesses comme leurs grandeurs.
- on souhaite une histoire automnale, à la fois triste et pleine d’espoir
Dites aux loups que je suis chez moi, Carol Rifka Brunt – éditions 10 X 18 – 504 pages – ISBN 9782264067463
Belle chronique! C’est vrai que la plume de l’auteure est incroyable… Et en effet la 4e de couv de l’édition de poche semble plus réussie que celle de l’édition grand format !!
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Je suis contente qu’elle t’ai plu !
Plus les jours passent, plus je reste sur mon impression que c’est l’un des meilleurs romans sur le deuil que j’ai pu lire. Sans pathos aucun ça c’est à souligner ^^
(pour la couverture c’était pas difficile, je ne sais pas à quelle moment il se sont dit que le gros pâté jaune était une bonne idée xD)
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C’est vrai que ce roman sur le deuil est une très belle réussite, sans aucun pathos.
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Ce n’est pas le genre de littérature que j’affectionne, mais j’avoue qu’après avoir lu ta chronique, il me tente bien! 🙂 Bonne journée!
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Oh ça c’est le plus beau des compliments 😀
J’ai trouvé que tout le côté jeune ado qui grandit était très bien tourné, surtout les passages où l’on voit l’héroïne se détacher doucement de l’univers « cocon » (inspiré du Moyen Age) qu’elle s’est inventé.
Mais c’est sûr que ça change de la Fantasy/SF (et encore, vu il y a un personnage que tente à tout pris de la convaincre de jouer à Donjons&Dragons 😉 )
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Idem, ce n’est pas non plus mon genre de trip littéraire mais il est vrai que ta chronique m’a plutôt donné envie de m’y intérésser. Et puis, si en plus le roman est adoubé par Gérard Collard, alors je le mets dans mon pense-bête!
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Tu es adorable ❤️ Je pense que c’est un roman aux thèmes assez larges pour toucher tout le monde. Après les goûts et les couleurs ça ne se discute pas et c’est difficile de prédire qui aimera le style d’un auteur ou non ^^
Mais si tu aimes les mêmes romans que G. Collard, fonce !
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Merci!^^
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Donc tu vas me le prêter (copiiiine !) car il faut décidément que je lise ! 🙂 N’oublie pas de faire ton shopping à la maison en passant demain soir.
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Il est déjà dans le sac 😉
Y’avait que ça d’ailleurs que je devais t’amener ?
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Oui je crois. Je re-fouillerais dans tes chroniques et je textote si jamais.
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Roger mon capitaine o>
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